Source : Semiconductor Industry Association, « 2022 State of the US Semiconductor Industry Report » (Rapport 2022 sur la situation du secteur américain des semi-conducteurs). Les barres sur le côté gauche du graphique représentent les principaux entrants dans le secteur des semi-conducteurs. Les barres sur le côté droit correspondent aux différentes étapes du processus de fabrication de semi-conducteurs.
Comme l’explique Alan Edington : « Les États-Unis, le Japon et l’Europe dominent sur le front de la conception de logiciels et des équipements. Mais Taïwan et la Chine sont en position de force lorsqu’il s’agit de la fabrication de puces à semi-conducteurs. Chaque pays veut accomplir ce que l’autre fait. La Chine cherche désespérément à concevoir ses propres puces, tandis que les États-Unis, le Japon et l’Europe construisent des usines sur leurs territoires pour parvenir à l’auto-suffisance dans ce domaine. »
En ce qui concerne la Chine plus généralement comme cible d’investissement, Alan Edington identifie des motifs d’inquiétude, y compris des risques politiques et réglementaires. Walter Scott, précise-t-il, préfère s’exposer à des entreprises des marchés développés qui tirent leurs revenus de la Chine et d’autres régions d’Asie. « Il y a là une classe moyenne en plein essor, avec des consommateurs disposés à dépenser », ajoute-t-il.
Citons à titre d’exemple la compagnie d’assurance vie Prudential, dont les activités sont orientées sur l’Asie. Selon Alan Edington, la demande de produits d’assurance vie et de protection contre d’autres risques est susceptible d’augmenter à mesure de l’expansion de la classe moyenne asiatique. « La Chine n’est pas “bonne à jeter”, il faut juste sélectionner les poches de croissance séculaire adéquates », explique-t-il.
Environnement et réglementation
Alan Edington affirme que la réglementation complique de plus en plus les activités des entreprises. À ses yeux, les « facilitateurs », qui aident les entreprises et les particuliers à se préparer et à faire face aux évolutions réglementaires, sont source d’opportunités dans ce domaine.
Wolters Kluwer, qui développe des logiciels et des services relatifs à la réglementation à l’intention de professionnels tels qu’avocats et comptables, en est un exemple. Alan Edington constate que l’entreprise dispose d’un modèle économique à structure d’actifs légère et d’un modèle d’abonnement qui lui assure des flux de trésorerie stables et réguliers.
S’agissant des questions environnementales, Alan Edington explique que l’attention se porte tout particulièrement sur l’empreinte carbone des entreprises. À cet égard, il met en avant Dassault Systèmes, un développeur de logiciels français qui crée des mondes et scénarios numériques en 3D pouvant aider des entreprises à planifier et exécuter des modèles d’exploitation plus durables, y compris les modalités de gestion, de recyclage et de réutilisation de produits en fin de vie.
Importance de la croissance des bénéfices
Revenant aux enjeux clés identifiés par ChatGPT, Alan Edington conclut : « Alors que les marchés changent de cap et que le monde évolue, dans quel type d’entreprises devrions-nous investir ? Sachant qu’il est impossible de prévoir quand les inflexions et les problèmes surgiront, ou comment ils affecteront les économies et les marchés.
Selon nous, la croissance des bénéfices fait grimper le prix des actions au fil du temps – à condition de ne pas payer trop cher. Par conséquent, nous privilégions les entreprises bénéficiant de tendances de croissance séculaires, dont la progression des bénéfices ne sera pas perturbée par ce type d’événements. À cet effet, il est nécessaire de miser sur des entreprises au positionnement leur permettant non seulement de prospérer, mais aussi de résister à une évolution de l’environnement. Il s’agit d’investir à long terme en ciblant des acteurs très rentables, dotés d’un solide pouvoir de fixation des prix et de bilans robustes. »