Simon Cooke souligne l’urgence de nouveaux investissements en vue de combler les importants besoins en infrastructures des ME.
« Près de la moitié de la population des ME n’a pas accès à des réseaux de transports publics. Dans un monde de plus en plus connecté, 600 millions de personnes vivant dans ces pays sont dépourvues de systèmes de télécommunication 4G. Nous identifions un besoin massif d’amélioration des infrastructures dans les ME, alors que ces derniers enregistrent aujourd’hui une croissance économique parmi les plus rapides, ce qui constitue une nouvelle intéressante pour les investisseurs », ajoute-t-il.
Exercer un impact
Décrivant l’influence et l’attrait de l’investissement d’impact, Simon Cooke relève que, même si les investisseurs dans ce domaine cherchent effectivement à exercer un impact et à apporter de véritables changements en faveur des habitants des marchés émergents, leurs investissements ne sont pas exclusivement guidés par la philanthropie. Et d’ajouter que l’investissement d’impact permet de générer non seulement des impacts et des résultats positifs, mais aussi des performances financières intéressantes.
« L’investissement dans la dette émergente à impact peut offrir d’excellentes performances et c’est à cet égard que le secteur devient réellement intéressant », précise-t-il.
« Il existe certes d’autres classes d’actifs qui permettent probablement d’exercer d’avantage d’impact ou encore de réaliser des performances financières supérieures. Mais à nos yeux, aucune autre classe d’actifs n’offre le même niveau d’impact et de rendements financiers au sein d’une stratégie unique. »
Selon Simon Cooke, les obligations d’entreprises émergentes ont régulièrement enregistré de fortes performances associées à des taux de défaut généralement faibles depuis la crise financière mondiale, à l’exception de marchés tels que la Chine, la Russie et l’Ukraine.
« Au vu des actuelles perspectives économiques, tous les ME devraient connaître une croissance plus rapide que les marchés développés (MD) et les différentiels de croissance entre ME et MD sont revenus à des sommets en dix ans. Bien que l’on assume souvent qu’elles présentent des risques nettement supérieurs à ceux des MD, les obligations d’entreprises des ME ne se sont révélées que légèrement plus volatiles que les titres européens de catégorie investment grade au cours des dix dernières années environ », ajoute-t-il.
Simon Cooke estime qu’une approche globale de l’investissement d’impact est la plus efficace et permet aux investisseurs de procéder à une allocation flexible de leurs capitaux entre marchés et secteurs. Soulignant les opportunités offertes par les infrastructures des marchés émergents, il déclare : « Sur les trois à cinq prochaines années, nous pensons que des opportunités significatives se présenteront dans le développement de réseaux d’énergie propre renouvelable et d’un coût abordable dans les marchés émergents. Nous attendons aussi d’autres projets de développement d’infrastructures, certaines régions telles l’Afrique subsaharienne cherchant à renforcer leur connectivité des télécommunications. »
La sécurité avant tout
Aucun investissement n’étant exempt de risques, Simon Cooke souligne qu’une solide recherche est essentielle à la prise de décisions d’investissement éclairées dans le segment de la dette émergente à impact. Alors que les émetteurs doivent prouver qu’ils génèrent véritablement des impacts positifs, il explique que d’autres facteurs sont à prendre en compte lors de l’investissement dans des entreprises émergentes, tels que l’orientation globale leurs activités.
« Les investisseurs à impact sont en quête de résultats positifs. Mais investir dans une entreprise qui, par exemple, consacre 60% de son temps et de ses ressources à la fabrication de panneaux solaires et les 40% restants à soutenir l’industrie des jeux d’argent ne constitue probablement pas l’allocation la plus sensée ni la plus favorable en termes d’impact. »
« Un investissement efficace dans des obligations à impact requiert un haut niveau de transparence quant à l’utilisation de l’argent investi et exige de recevoir des rapports précis sur les résultats effectivement obtenus à travers le financement. Une solide recherche est également très importante pour cibler et identifier les émetteurs dont la trajectoire de remboursement est claire », ajoute-t-il.
Selon Simon Cooke, les investisseurs capables de surmonter ces obstacles ont accès aux marchés obligataires les plus intéressants et innovants au monde.
« Le marché de la dette émergente à impact enregistre non seulement une croissance rapide, mais l’innovation que nous y constatons est incroyable et supérieure à ce qui se passe en Europe », précise-t-il.
« Ce n’est que très récemment que nous avons assisté à l’émission de la première obligation au monde axée sur l’acier vert, qui soutient une fabrication respectueuse de l’environnement de ce matériau. Ailleurs, nous avons observé le lancement des premières obligations au monde centrées sur l’égalité entre les sexes et l’extraction de lithium – parmi tout un éventail d’autres émissions et produits novateurs des marchés émergents. Nous sommes très enthousiastes quant à ces nouvelles opportunités d’investissement et espérons voir s’accroître le nombre de ces innovations sur le marché des obligations à impact émergentes dans les prochains mois », conclut-il.